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Insertion des infrastructures

      Ce sujet développe des méthodes d’évaluation de l’intégration des infrastructures de transport terrestre dans les territoires. Il aborde à ce titre conjointement les problématiques environnementale et sécuritaire et utilise les résultats obtenus dans les deux sujets précédents.

Evaluation et optimisation environnementale

        Ces travaux de recherche abordent les conséquences de la réaffectation de l’espace pour les projets neufs ainsi que les effets de la construction, de l’exploitation, de l’entretien des infrastructures sur les territoires, plus ou moins naturels ou anthropisés..

       Les travaux visent à identifier et évaluer les effets sur les cibles biotiques (flore, faune) et abiotiques (air, eau, sol), non seulement des infrastructures linéaires de transport (routes, autoroutes, voies ferrées…), mais aussi des sites liés à la production des matériaux nécessaires à la création et à l’entretien des infrastructures linéaires de transport (ex. carrières, sites d’élaboration de matériaux alternatifs tels que les bétons de démolition etc..). Les infrastructures linéaires de transport sont donc étudiées dans leur phase de construction comme dans leur phase d’exploitation-entretien. Les ressources concernées sont notamment les matériaux minéraux, l’eau, les sols (en tant que matière première) et l’espace consommé, de nature variée (tels que les habitats naturels notamment). Les résultats de cette recherche visent à contribuer à la promotion d’une gestion environnementale permettant de limiter et/ou compenser les impacts associés à ces ouvrages, sites et activités. Cela se fait sous la forme de méthodologies d’aide à la décision pour les études d’opportunité, les choix techniques, les choix de tracés des projets… ainsi que sous la forme de méthodes de gestion des infrastructures permettant d’en réduire/compenser les impacts.

  Un autre volet de ces travaux concerne les indicateurs environnementaux d’impact de l’infrastructure (liés à l’usage des ressources matérielles et énergétiques, aux perturbations environnementales à différentes échelles). En effet, les jeux d’indicateurs actuels utilisés dans des outils comme ECORCE2 sont soit trop restreints pour donner une évaluation complète des impacts soit trop vastes, avec des tendances contradictoires selon les indicateurs considérés. Un travail est entrepris afin d’évaluer l’intérêt et la robustesse de certains de ces indicateurs en ingénierie routière, de réfléchir à des méthodes de sélection et d’agrégation de ces derniers afin d’aboutir in fine à une méthode d’évaluation pertinente des infrastructures routières. De plus, les démarches d’évaluation actuelles n’abordent pas ou peu la question de la phase d’usage malgré les enjeux énergétiques qui s’y rapportent (sujet 2). Les travaux de recherche visent donc à inclure cette phase dans les méthodes d’évaluation.

        Enfin, des recherches sont menées sur la question de la compensation écologique qui se définit comme l’ensemble des actions en faveur de l’environnement (restauration, valorisation, gestion dans la durée d’habitats naturels) permettant de contrebalancer les dommages causés par la réalisation d’un projet qui n’ont pas pu être évités ou limités. L’objectif est, entre autres, de permettre une meilleure prise en compte des caractéristiques des territoires concernés (par l’impact et/ou les mesures de compensation) afin que les mesures de compensation ne soient pas source de déséquilibres supplémentaires (inégalités environnementales par exemple).

Diagnostic de sécurité

    L’objectif est d’étudier l’impact des paramètres caractéristiques de l’infrastructure (géométrie, propriétés de surface) sur le niveau de risque auxquels les usagers sont exposés afin de développer des indicateurs multicritères et de proposer des méthodes innovantes de diagnostic.

    Ce travail s’appuiera sur des approches statistiques (analyses de bases de données d’accidents) et sur une étude fine de l’interaction infrastructure/véhicule (modélisation, expérimentations). Les travaux se concentreront sur le développement d’indicateurs de risques concernant les véhicules légers et les poids lourds afin de caractériser certaines zones de l’infrastructure peu étudiées (bretelles d’autoroutes, carrefour giratoires), en particulier sur le réseau routier secondaire qui représente les enjeux de sécurité de demain.

    Enfin, les outils de diagnostic actuels (Alertinfra, AlertinfraPL) pourraient être améliorés en introduisant des approches fiabilistes dans l’évaluation des risques, qui permettraient de prendre en compte la variabilité des paramètres influents comme l’adhérence des chaussées, les caractéristiques de l’infrastructure (rayon, dévers), le comportement dynamique des véhicules et le comportement des usagers.